Nom des
élèves : Valentin D. Classe
de 5ème B
Henry H.
Raphaël
H.
Martin L.
Selon le nouveau Larousse illustré de 1904 :
« la machine outil est une machine dont l’effet final est un outil mis en
mouvement, et qui a pour but de remplacer la main de l’homme lors du
façonnage des matières ». Suivant cette définition, l’évolution des
machines-outils commence il y a plus de
cinq mille ans avec les premiers tours à potier. En effet, comme l’artisan
utilise rotation et friction produite par le tour, il a les mains libres pour
modeler la poterie puis, à partir du
Moyen Âge, sculpter le bois.
A travers l’évolution des machines-outils, du tour du
potier au tour numérique, apparaissent en filigrane de nombreuses tendances qui
ont déterminé l’histoire de l’humanité.
D’abord, l’histoire des techniques qui a été influencée
par la succession des types d’énergie utilisée : la force de l’homme (le
pied sur la pédale), celle du vent ou de
l’eau (au XVIe siècle, grâce à la mécanisation du système d'entraînement, le
tour fut couplé à des moulins et autres roues à aubes), la combustion du
charbon (la machine à vapeur), l’électricité (mais aussi l’énergie lumineuse,
chimique , acoustique jusqu‘au faisceau à particule) puis le développement de
l’informatique.
Ensuite l’histoire des objets qui a suivi l’évolution des matériaux utilisés, la terre,
le bois, le métal puis les matières les plus diverses et les alliages
développés pour les besoins de la technologie moderne.
Enfin, l’histoire des machines outils soulève des
questions de société comme la condition du travailleur (
de l’ouvrier à la chaîne, esclave de la machine outil, jusqu’au
technicien responsable des tours numériques sans oublier les travailleurs peu
qualifiés confrontés au chômage…) et la condition de l’homme moderne. La
production standardisée et les gains de productivité permis par les machines
outils ont en effet pu lui offrir la consommation de masse et le temps libre.
DU TOUR DU POTIER AU TOUR
NUMERIQUE …
![]() |
L’EVOLUTION DES MACHINES-OUTILS
En 3500 avant J.C, l'homme a déjà inventé quelques
machines, par exemple le tour du potier. Plus tard, le tour à bois transforme
des rondins en quilles et en boules. Jusqu'à
Les premières machines-outils sont
inventées vers 1760. Verbruggen construit une machine à aléser*, c'est-à-dire à calibrer* les canons et Vaucanson conçoit le premier tour à charioter* et une perceuse dont les divers
dispositifs devinrent les organes essentiels de la machine-outil.
Construit par Watt en
1775, le moteur à vapeur révolutionne l'industrie. Dans les vastes usines, la
force motrice* de la machine à vapeur est
transmise aux machines-outils par des poulies et des courroies. Des blocs de métal sont creusés par des
fraiseuses* ou découpés par des étaux limeurs* pour obtenir des pièces plus complexes. Les machines-outils guidées par
des ouvriers commencent à réaliser des pièces en série.
La
plupart des machines-outils avaient été inventées à la fin du XVIIIe siècle,
mais c'est au cours du XIXe siècle, et particulièrement après 1830, qu'elles
vont se répandre et se transformer en machines industrielles.
Grâce
à la machine-outil, l'industrie progresse au XIXe siècle. La machine-outil
transforme le fer : elle le taille, le lime, le perce pour fabriquer avec
précision toutes sortes de pièces: vis,
roues dentées, tiges ou cylindres.
Au
début du XIXe siècle, les ingénieurs anglais prennent beaucoup d'avance. Leurs
machines-outils, tours à fileter* les vis et les boulons, tours à
mortaiser* ou les machines à encocher*, fabriquent en série. La marine britannique installe, en 1803 à
Portsmouth, la première chaîne de montage : 45 machines spécialisées
fabriquent 130 000 poulies par an pour les navires à voile. A la même époque,
l'Américain Whitney invente un outillage capable de produire des pièces de
fusils identiques.
Ces
nouvelles méthodes de production améliorent le travail des ouvriers.
Travaillant dans des usines, ils effectuent des tâches qui ne demandent plus
beaucoup
de qualification.
Machines-outils
dans un atelier d'usine du XIXe siècle
* voir le lexique
|
Le
temps de fabrication diminue donc très vite, et les produits coûtent moins
chers car un ouvrier en fabrique plus pour le même salaire. C'est la
mécanisation qui va permettre de fabriquer un plus grand nombre d'objets en
beaucoup moins de temps. Ainsi, il ne sera pas nécessaire pour les employeurs
de devoir embaucher un ouvrier spécialisé; il suffira de recourir aux services
d'un ouvrier non qualifié dont le travail consistera ni plus ni moins qu'à
opérer une machine qui exécutera les tâches à sa place.
Exemple : Renault**
*voir le lexique
** voir documents annexes
Dans les années 1970, l’utilisation de l’informatique dans
la machine-outil a donné naissance aux machines à commande numérique et a
entraîné un profond bouleversement. Une machine-outil à commande numérique est
capable de se commander elle-même et de mesurer avec une très grande précision
les déplacements de ses pièces, porte-pièces* ou porte-outils* grâce à un système
informatique gardant en mémoire la description précise des différentes
opérations à effectuer. La description du programme informatique sous la forme
d’instructions codées utilisables par la machine à commande numérique est
inscrite sur une bande magnétique, la machine doit alors comporter un lecteur
de bande, ou est conservée en mémoire dans le micro-ordinateur qui commande
directement la machine. Le technicien n’intervient plus que pour programmer la
machine et surveiller le bon fonctionnement.
La nouvelle chaîne est
constituée de machines appelées centres d’usinage**, qui permettent d’exécuter des
travaux variés. Par exemple, un centre de tournage**, c’est-à-dire une
machine essentiellement conçue pour le tournage, réalise, sans démontage de la
pièce, des opérations de fraisage ou de perçage. Un tel centre possède
généralement deux tourelles* indépendantes de tournage pouvant travailler
simultanément l’usinage* extérieur de la pièce pendant que l’autre assure celui
de l’intérieur. Les centres d’usinage sont au contraire des centres de
«fraisage» **, c’est-à-dire des machines destinées d’abord aux travaux
de fraisage et d’alésage, auxquels peuvent s’ajouter des opérations de perçage,
taraudage*, etc.
Des chariots filoguidés* transportent
les pièces d’un centre à un autre. De même, le chargement et le déchargement
des pièces sont assurés soit par des dispositifs incorporés dans les centres
eux-mêmes, soit par des robots, qui sont des bras articulés dotés d’un
programme de commande.
Les centres sont commandés par des micro-ordinateurs reliés
à un ordinateur central chargé de la gestion de l’ensemble de la chaîne. Cet
ordinateur doit être capable de reconnaître les pièces, puisque la chaîne est
destinée à l’usinage de pièces différentes, conserver en mémoire les programmes
correspondants et, en fonction de la pièce reconnue, adresser le programme
convenable au centre concerné. Si les pièces sont prélevées à partir d’un stock
en vrac ou semi-ordonné, le robot qui les saisit doit
comporter des capteurs* permettant de
les distinguer en comparant certaines de leurs dimensions.
L’expression «atelier sans homme» correspond au stade final
de l’évolution des machines-outils à commande numérique et de la réalisation
des chaînes robotisées. Cette évolution se traduit en effet par une réduction
progressive de l’intervention humaine, les opérateurs* devenant moins nombreux et ayant surtout un
rôle de surveillance.
L’étape suivante consiste donc à rendre cette surveillance
inutile, au moins pendant un certain temps, pour permettre par exemple à une
chaîne de fonctionner seule pendant la nuit, en préparant à l’avance un stock
suffisant de pièces à usiner. Parmi les problèmes à résoudre, on doit encore
régler celui du changement des outils. Une solution simple consiste à définir
la durée de vie de chaque outil, afin que, lorsque cette durée est atteinte,
l’ordinateur adresse l’ordre de remplacement au centre qui possède déjà les
moyens permettant de réaliser automatiquement le démontage de l’outil usé et le
remontage de l’outil neuf.
Toutefois, sans surveillance humaine, un incident mineur et
localisé peut provoquer soit un accident plus grave, soit une immobilisation
générale de l’installation.
*voir le lexique
** voir documents annexes
Aujourd’hui, l’outil informatisé, appelé commande
numérique, remplace de plus en plus l’équipement manuel et permet de programmer
à l’avance les opérations à réaliser. Les pièces sont parfois fabriquées
jusqu’au millième de millimètre et peuvent valoir plusieurs milliers d’euros !
Mais, si la machine-outil remplace l’homme pour l’exécution de certaines
tâches, celui-ci sera toujours indispensable pour la programmer et assurer la
maintenance. C'est le technicien en usinage qui assurera la fabrication des
pièces que l’on retrouvera dans l’automobile (moteur), l’industrie métallique,
l’aviation (train d’atterrissage), le médical (broche pour relier les os) ou
encore le spatial. C'est lui qui concevra des éléments qui peuvent être de
quelques millimètres ou de plusieurs mètres.
Les métiers de l’usinage sont associés aux machines
utilisées : on distingue par exemple le tourneur, le fraiseur, le rectifieur…
Le technicien en usinage est précis, observateur, capable
de se représenter mentalement les pièces en 3 dimensions à partir d’un plan. En
effet, imaginer un élément en 3D sur la base de croquis ou de plans, le voir
évoluer dans l’espace et créer un prototype de production sont pour lui ses
principales activités.
Aujourd’hui, le technicien est indispensable pour le bon
fonctionnement des toutes les machines. Mais l’avenir est peut-être aux
« ateliers sans hommes » et on peut se poser la question :
« La machine remplacera-t-elle un jour
définitivement l’homme ? »
Des machines qui
fabriquent… des machines !
Suivant la norme E60-001, les
machines-outils sont classées en six catégories :
1° Machines travaillant par enlèvement de métal (tours,
machines à fileter, à tarauder, à
raboter, à percer, à fraiser…) 2° Machines travaillant par déformation du
métal (machines non hydrauliques ou hydrauliques à déformer les métaux).
3° Machines de soudage et oxycoupage (machines à souder
classées dans les normes CNS}.
4° Machines à bois (scies à ruban, scies circulaires,
machines à raboter, à profiler, tours à bois, etc. ).
5° Machines-outils électriques portatives ( à percer, tarauder, meuler, scier, etc.).
6° Machines-outils pneumatiques (marteaux, fouloirs,
machines à visser, à perforer, etc.).
EXEMPLES
DE MACHINES-OUTILS
LE
TOUR : POUR USINER UNE PIECE, ANIMEE D’UN MOUVEMENT DE ROTATION AUTOUR
D’UN AXE, PAR ENLEVEMENT DE MATIERE.
Il
y a des tours horizontaux, verticaux, en l’air ou fron-
taux, automatiques, parallè- les de décolletage
(pour l’usinage direct de pièces à la suite les unes des autres dans une
barre de métal tronçonnée au fur et à mesure de leur fabrication). Le
tournage (action d’usiner une pièce sur un tour) est une des opérations les
plus courantes dans l’usinage des pièces. |
CENTRE
D’USINAGE
POUR PERMETTRE L’USINAGE INDUSTRIEL
AUTOMATISE (OU LE TOURNAGE) D’UN OUTIL PROGRAMME, A L’AIDE D’UNE FRAISEUSE (OU
D’UN TOUR) A COMMANDE NUMERIQUE
OPERATIONS DE PERCAGE
OPERATIONS
REALISEES PAR UNE MORTAISEUSE
DECOMPOSITION
DES OPERATIONS D’USINAGE D’UNE PIECE SUR UN TOUR
LE TRAVAIL A
Ateliers de montage
de châssis à Billancourt en 1907 Sur cette
photo nous pouvons voir des ouvriers en plein travail. Les châssis sont alignés rigoureusement.
Apparemment il y a un ouvrier pour chaque véhicule. Le travail à
la chaîne n'existe pas encore.
Aspects
négatifs : Le travail à la chaîne a
été immortalisé par Charlie Chaplin en 1936. Charlot est ouvrier dans une
gigantesque usine. Il resserre quotidiennement des boulons. Mais les machines
et le travail à la chaîne le rendent malade, il abandonne son poste, recueille
une orpheline et vit d'expédients. Le vagabond et la jeune fille vont s'allier
pour affronter ensemble les difficultés de la vie... Ce film relate les cotés
négatifs du travail à la chaîne, notamment l’asservissement de l’ouvrier à sa
machine.
Le travail à la chaîne consiste à faire toujours les
mêmes gestes à un poste de travail occupé par un ouvrier.
BIBLIOGRAPHIE
Comment c’est fait ? de Denys Prache Editions Larousse
Des machines et des
robots Les racines du savoir Sciences
Gallimard Jeunesse
Histoire du Fer Bibliothèque
de Travail n° 918
La commande des
machines-outils de A. Fouillé Dunod
LOGICIELS
Comment ça marche ? David
Macaulay
Encyclopédie Encarta 2003
Encyclopédie Larousse Multimédia
Encyclopaedia Universalis version 7
SITES
INTERNET
LEXIQUE
Aléser Alésage : Usinage très précis de la surface intérieure d'une
pièce de révolution, amenant celle-ci à la cote prévue.
Broche :
Technique Arbre d'une machine-outil qui
reçoit et transmet le mouvement de rotation à la pièce usinée.
Calibrer calibrage : Armement
Diamètre intérieur de l'âme d'une bouche à feu. Technique :
Instrument servant de comparaison pour le contrôle des fabrications
mécaniques.
Came :
Pièce non circulaire à saillie ou encoche, servant à transformer un mouvement
de rotation en un mouvement de translation : Arbre à cames.
Capteur :
Dispositif qui délivre, à partir d'une grandeur physique, une autre grandeur,
souvent électrique, fonction de la première et directement utilisable pour la
mesure ou la commande.
Carbure de tungstène : Métal de couleur gris-noir,
utilisé pour fabriquer des filaments pour lampes à incandescence, des
résistances chauffantes et, en alliage avec l'acier, des outils.
Etaux limeurs : Machine à raboter dans laquelle le mouvement de
coupe est obtenu par la translation rectiligne de l'outil.
Filoguidés : Se dit d'un engin relié à son poste par un fil
qui sert à transmettre les ordres à son système de guidage.
Fraisage : Action d’usiner à l’aide d’un outil rotatif de coupe,
comportant plusieurs arêtes tranchantes, régulièrement disposées autour d'un
axe.
Machine à encocher : Machine pour exécuter des entailles.
Opérateur : Personne qui fait fonctionner un appareil
Porte-outil : Organe d'une machine-outil qui reçoit l'outil.
Taraudage : Exécuter le filetage d'un trou à l'aide d'un taraud.( Outil à main ou à machine servant à
effectuer des filetages à l'intérieur des trous de faible diamètre
destinés à recevoir des vis.)
Tour à charioter : Machine servant à usiner une pièce extérieurement
.
Tour à fileter : Pratiquer le filetage (opération consistant à
creuser une rainure hélicoïdale le long d'une surface cylindrique) d'une vis,
d'un écrou, etc.
Tour à mortaiser : Machine utilisée pour creuse une cavité de
section rectangulaire dans une pièce de bois ou de métal pour recevoir le tenon
(extrémité d'une pièce qu'on a façonnée pour la faire entrer dans un trou, la
mortaise, pratiqué dans une pièce destinée à être assemblée à la première)'une
autre pièce.
Tourelle de machine-outil : support d'outils de coupe comportant plusieurs outils différents, régulièrement
disposés autour de l'axe de révolution de ce support.
Tournage : Action d'usiner au tour.